Et in Arcadia ego

Nouvelle Arcadie, terre de toutes les folies ; terre d’abondance et de richesses. Terre dans un rêve ; terre d’espoirs vains que les plaisirs taisent.
En cette chimérique Arcadie tous y paient de leur liberté, ne devions-nous pas la laisser à la porte, aussi tentant fût-il de l’emporter avec nous ; et de s’en réclamer une partie au besoin ?
En Arcadie, opulence et apparences y masquent révoltes et colères ; et liberté d’inexpression reste le fin plaisir du grand Censeur. Fragiles expressions et vaines menaces s’y prêtent au jeu; mais en Arcadies les brigues déjouent sans peine l’intention des tentatives de pouvoir ; finances et manigances ; ordonnances et décadences.
Mais gardons-nous bien d’y lever objection ; l’ammoralité reste le plus nobles des gestes ; fiction sans artifices ; peines et espoirs fictifs. En cette belle Arcadie, que nous faut-il de plus sinon ce que le grand Censeur nous apporte ; qu’un plateau d’or sublime ; que le tout fascine ?
Que l’ennui me tue… et quel amie es-tu ? Arcadie ; sublimes architectures ; infinies plaines aux doux parfums étheriques, chaudes couleurs que la mélodie du vent emporte et qu’il y laisse de ses teintes ce qu’on osera peu discuter. Que nos folies y déposent en son sein la plus âpre des révolutions ; elles n’y laisseront que le goût du sang ; au bout duquel fausses promesses côtoient les doigts habiles d’une manipulation sans limites.
Que le peuple y réclame du pain, il s’en trouvera satisfait ; c’est sans y compter le prix que nous y paierons tous… mais il nous fallait bien ça.
Arcadie, je vous haine.

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